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danerard's blog
13 juin 2008

Bonneville de christopher Rowley

Avec un nom pareil, on se dit, allez, encore un film qui se passe dans une petite ville perdue du Wyoming, comme il y en a tant aux Etats Unis, de ces endroits improbables que l'on traverse en se demandant comment les gens vivent dans ces endroits déserts..

En fait, il s'agit du nom d'une voiture, une de ces belles américaines des années soixante, longues et racées, qui faisaient des milliers de kilomètres sans que l'on sente la route, dans lesquelles on pouvait dormir, étant donné leur largeur, et qui buvaient 30 litres aux cent kilomètres. Mais on les aimait, on les admirait, on en rêvait ( ma belle américaine à moi, c'était une Chevrolet Impala chocolat...un cauchemar dans Paris, mais un rêve sur la route!)
Bref, une Bonneville décapotable couleur framboise!

Le récit commence dans une de ces petites villes perdues du centre des USA, en Idaho...Dans une communauté mormone, dans des grandes maisons comme on en voit dans tous les films, et dans toutes les banlieues américaines : grandes, très grandes. Avec la pelouse devant.

Donc, on est en plein stéréotype. Sauf qu'il s'agit d'une histoire touchante : au bout de vingt ans de vie commune, le mari meurt au cours d'un voyage à Bornéo, et sa veuve ramène les cendres, au grand dam de la fille du mort, dont ce n'est pas la mère, qui veut absolument récupérer son père, après l'avoir perdu pendant vingt ans, sinon, elle met la belle mère dehors. Le problème, c'est que cette dernière avait promis à son défunt mari de disperser ses cendres. Dilemme....
Conseillée par ses amies d'enfance, elle décide de rendre les cendres et de garder la maison.
Elles partent toutes les trois pour Santa Barbara, lieu de l'enterrement, mais au lieu de prendre l'avion, elles prennent la Bonneville et roulent.
Road movie donc, un petit côté Thelma et Louise : la voiture, les petites routes, les motels, les rencontres...
Mais là, pas de problèmes d'argent. Ces dames ont les moyens de leur errance...

Les paysages sont sublimes, en particulier les vues du Salt Lake, avec le trait rouge de la voiture au milieu du désert blanc, les collines ocre du Lake Rendall. On sent l'esprit des Indiens qui souffle sur la plaine.
Les rencontres? un camionneur qui roule pour oublier la perte de la femme qu'il aimait, mais ce n'est pas un vrai camionneur, il a eu une vie de marin avant, le jeune homme parti à la recherche de son père, alors que sa mère est morte en lui faisant promettre de le retrouver.. Bref, on parle beaucoup de mort, mais on y vit, surtout!
Et l'amitié des trois femmes, les formidables Jessica Lange, Katy Bates et Joan Allen, ne fait que se renforcer, elles se révèlent au cours du voyage, comme dans tout bon road movie. Chacune avec une personnalité tranchée. Mention spéciale à Joan Allen, de feu sous la cendre, si on peut oser une telle comparaison à propos de ce film.. Katy Bates est drôle, vivante, et Jessica Lange, c'est la poésie faite femme, communiant avec l'esprit de son mari, au coeur des paysages qu'ils ont connus ensemble, jusqu'au dernier endroit, qu'elle lui fait découvrir.
Bref, on rit, on pleure, on aime. La vie, quoi!

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