Good Canary de Zach Helm

Etrange sensation hier soir!
Mise en scène époustouflante, avec des écrans qui s'allument, s'éteignent, agrandissent ou rétrécissent l'image, qui sont à la fois le décor extérieur, le décor intérieur et le reflet de l'âme des acteurs du drame.

Les acteurs sont prodigieux, avec une Cristiana Reali qui emporte toute la pièce, qui bouge, qui crie, qui pleure, qui rit, qui meurt en tragédienne consommée. Pierre Cassignard est, comme d'habitude, parfait, et les seconds rôles sont aussi excellents.

Le hic de tout celà, c'est la pièce... L'idée était intéressante d'un couple en trompe l'oeil, avec un mari qui est écrivain, mais ne l'est pas vraiment, et une femme dont l'image est déplorable entre les amphétamines et l'alcool, qui se détruit volontairement du début à la fin de la pièce, et se révèle être l'écrivain.

Mais le problème, ce sont les dialogues, qui sont d'une pauvreté à pleurer... Et john Malkovitch, qui signe une mise en scène raffinée, à tous points de vue, jusque dans le choix des musiques va, à un moment,  utiliser un artifice en projetant le texte de la pièce, les acteurs étant silencieux, ne faisant que mimer...
Hélas! avec un beau texte, celà aurait été sans doute un moment de grâce, mais devant une telle pauvreté langagière, on se sent un peu floué, manipulé..
Beaucoup de silences sur scène, qui semblent faire peser un poids de vécu, mais en fait ne font que combler les vides de la pensée de l'auteur, qui a eu une bonne idée, mais, malheureusement,  bien du mal à en faire quelque chose...

Soirée en demi-teinte donc, où une partie des spectateurs est partie pendant l'entracte...

Hier, j'étais sortie contente d'une pièce de boulevard sans prétention, là, j'ai un peu l'impression d'être entrée dans le cerveau de John Malkovich, mais je ne suis pas sortie heureuse...