Les chaussettes, opus 124 de Daniel colas

Deux cabots vieillissants répètent un spectacle improbable, sur fond de fêtes de Noël.
Deux monstres du théâtre: Galabru et Desarthe.
L'un est presque immobile, l'autre virevolte, occupe l'espace...
Petit à petit, ils vont apprendre à se connaître, ils vont se détester et finir par s'apprécier.
On sent que les rôles ont été écrits pour eux.

Surtout pour Galabru, dont la présence est phénoménale. Même sans bouger, il prend une place incroyable!
Il faut dire que si le corps ne suit plus, la voix est restée la même. Et puis aussi, que les spectateurs sont venus pour lui, et qu'à chaque raclement de gorge ou borborygmes galabrien, la salle se pâme...
Ah, c'est bien lui!

Lorsqu'il endosse les costumes de clown, les rires fusent, mais ce n'est pas pour se moquer, on sent que les rires, ici, sont une forme d'amour.

Du coup, Desarthe en devient presque fragile! lui que j'ai vu jouer Dom Juan de Molière face à un Boujenah qui jouait à l'économie ( du jamais vu...) lui qui a écrasé Sganarelle, faisait presque de la figuration hier...

Et je me demandais dans quelle mesure nous n'étions pas venus pour voir l'ancêtre mourir en scène, pour le saluer une dernière fois avant qu'il ne soit trop tard...

Car c'est bien de celà qu'il s'agissait : de la fin de deux acteurs, sur scène et dans la vie. Alors que le personnage de Desarthe se remet à vivre, celui de Galabru va vers sa fin..Il ne lui reste que son chat..

Les dialogues sont fins, intelligents, on sent qu'il y a une part de vécu dans cet affrontement féroce entre deux acteurs, la musique est omniprésente, et les décors et costumes d'une grande sobriété. Comme le dit le personnage joué par Desarthe, voilà un spectacle facile à emmener en tournée : deux comédiens, et quelques objets...

Mais quels comédiens!