L'autre de Patrick Mario Bernard et Pierre Trividic

Quel plaisir, en sortant du cinéma, de retrouver la lumière, cette douceur printanière, les gens qui se promènent.
Le film est tellement noir, noir, noir, que l'on a besoin de lumière en sortant.
Extérieurs ou intérieurs, tout se passe la nuit, et quand par hasard, il fait un peu jour, c'est un jour plombé sous un ciel gris.

Choix de la banlieue est de Paris, elle travaille à Rosny 2, mais fait ses courses à Val D'Europe.. Pour quelqu'un qui ne pratique que les transports en commun, c'est un sacré grand écart.. Car des bus, des métros, des RER, on en voit... La gare RER de Magenta, la Gare RER de Fontenay Bois Perrier, le 116...
Bref, j'étais dans ma banlieue...
Et pour parfaire mon bonheur, un petit tour au Louvre, chez les Chaldéens.
Bref, pas de dépaysement pour moi. Peut être qu'à Lyon, ils vont trouver ça exotique...

Dominique Blanc incarne une assistante sociale qui a de plus en plus de mal à n'être pas en empathie avec les gens dont elle s'occupe, ce qui forcément la met dans un état de fragilité extrème.
Et, Dieu sait pourquoi, elle va choisir de quitter son amant, pour vivre un peu seule..

C'est cette solitude qu'elle ne va plus supporter, c'est elle même qu'elle ne va plus supporter, elle semble se dédoubler et tente de s'éliminer de sa vie, comme elle l'a fait du robot domotique qui est censé veiller sur sa maison...Hautement symbolique, la destruction du robot...

Ce qui va provoquer cette auto destruction? Le fait que l'homme qu'elle vient de quitter a retrouvé un nouvel amour. Elle va cristalliser toutes ses tensions internes autour de la femme qu'il vient de rencontrer...
Et comme elles ont le même âge, c'est elle même, qui est aussi  l'autre, qu'elle cherche à détruire...

Même s'il y a d'autre comédiens dans le film, on ne voit que Dominique Blanc, prodigieuse, vertigineuse, dans ce rôle d'auto destructrice. Coupe Volpi méritée à Venise.