Amerrika de Cherien Dabis

Habiter Bethleem, être divorcée, vivre avec son fils et s'occuper de sa mère, passer les check points le long du mur gigantesque qui sépare maintenant la Palestine d'Israel, devoir subir tous les jours des humiliations, que ce soit parce que la nouvelle femme de votre mari est jeune et mince alors que vous êtes rondelette, ou parce que les soldats israéliens manquent d'humour, bref, il y a un moment où l'on a l'impression que rien ne va plus.
Et puis, un miracle arrive: une lettre disant que vous pouvez immigrer aux Etats Unis, retrouver votre soeur qui habite là-bas depuis quinze ans. Et si votre fils qui en rêve vous pousse, vous partez.

Le problème, c'est que l'on est juste après le 9/11, que les douaniers américains sont particulièrement virulents quand il s'agit d'arabes, et vous vous retrouvez après trois heures d'attente, dans un monde différent, mais sans votre argent qui a disparu dans la fouille.

Le couple de votre soeur et de votre beau frère ne va plus très bien, car Nabil, médecin, n'a presque plus de clientèle, parce qu'il est arabe. Et la guerre en Irak débute...

Mouna trouve du travail dans un fast food, son fils Fadi a bien du mal à s'adapter à ce monde qui le rejette parce qu'il est arabe, il faut arriver à s'ajuster à tout celà.

Ce qui fait le charme de ce film, c'est qu'il est d'une grand profondeur dans les relations humaines, La chaleur des l'amour entre les membres de la famille fait que toutes les situations peuvent être surmontées. L'analyse des situations politiques, sans avoir l'air d'y toucher est d'une grande finesse, sans jamais vouloir  faire de prosélytisme. Mais il y a aussi des scènes d'une grande drôlerie. Cherien Dabis a le sens du petit détail qui fait mouche.

Ce film  doit beaucoup à la qualité de l'interprétation. Tous les acteurs sont habités, pleins de tendresse et donc, la magie opère.

Un grand moment de tolérance.