Trois femmes puissantes de Marie Ndiaye

En fait,  plus qu'un roman, il s'agit de trois nouvelles qui n'ont entre elles qu'un lointain rapport, si ce n'est l'Afrique. Il y est plusieurs fois question d'un camp de vacances, et d'une prison, la Fanta du deuxième volet pourrait être la cousine rapidement citée de la Khady du troisième récit.
Mais l'unité entre les trois, c'est que pour chaque histoire, nous sommes dans le cerveau de celui qui raconte, et c'est absolument fascinant.
Les répétitions d'idées, de mots, se font comme lorsque l'on pense d'une manière obsessionnelle à quelque chose, et l'on suit les circonvolutions de la pensée des personnages, portées par une langue d'une qualité exceptionnelle.
J'ai un peu de mal avec le titre, car pour moi, le premier récit serait plutôt celui d'une relation entre un père et ses enfants, et la totale absence de communication, qui va jusqu'au meurtre, le deuxième, nous sommes dans le cerveau d'un homme qui n'a pas "digéré" le crime et la mort de son père, pour le troisième, nous sommes dans la misère  d'une femme qui n'a que son nom, qui n'est qu'une sorte d'objet.
Pourquoi ce titre?
Sinon, c'est un grand livre, sont on ne sort pas indemne. Il est dur, très dur.
Il n'y a pas beaucoup d'humanité dans ces personnages.