Fille noire, fille blanche de Joyce Carol Oates

J'ai eu beaucoup de mal à entrer dans ce livre.
L'histoire était trop pleine de sous entendus, de petites touches ici ou là, dont on ne voyait pas l'intérêt.
Les deux filles, la blanche et la noire, ne provoquaient aucune empathie chez moi..
Bref, j'ai bien failli le jeter avec tous ceux que je commence et que je ne finis pas..(merci, merveilleuse bibliothèque, qui permet de lire sans acheter...)

Et puis, finalement, le charme a opéré.. et les petites touches ont fini par former un tableau complet..
Misère des deux filles dont les familles, si différentes finissent par provoquer les mêmes effets, une schizophrénie qui n'est pas décelée, mais prend des formes différentes chez l'une et l'autre.

La fille noire qui s'auto-martyrise en faisant croire qu'elle est la victime de racisme et finit par une sorte de suicide rituel par le feu, comme le personnage qu'elle décrit dans son carnet...
La fille blanche qui se punit de n'avoir pas su aider sa camarade noire et finit par signer la perte de son père.

Ce qui m'a profondément gêné dans cette histoire, c'est le manque de sentiments des uns et des autres...
On a l'impression d'avoir devant les yeux des archétypes, mais pas des êtres humains.. Pour aller vers la démonstration d'un monde sans âme.
A force de vouloir trop défendre des causes humanitaires, on en oublie l'humain?