Crime et Châtiment au Musée d'Orsay

La première salle est très théâtrale: murs, sols, plafond noirs.

On entre dans une tombe..De grands tableaux à peine éclairés à droite et à gauche, drame, culpabilité, mort..
Et au fond, l

La Veuve, parée de voiles noirs.

Vision romantique de la guillotine...en fait on passe à côté du drame. On reste dans la mise en scène... Sans les voiles, ce serait sans doute plus évident, on transforme ici la mort programmée en scène imaginative...Peur d'aller trop loin dans la terreur que l'objet peut donner?

J'avais vu une petite guillotine datant de la révolution, dans un musée à Liège. Une de ces guillotines de voyage que l'on emmenait d'une ville à l'autre. L'impression était plus forte que devant celle-ci. On pouvait presque toucher la mort du doigt.

Trop de théâtralité tue...

Après cette salle noire, les murs s'allègent, et si la première salle est cohérente, la guillotine, la révolution, Marat, Charlotte Corday, ensuite, on a un peu l'impression qu'on a mis tout ce qu'on a pu trouver autour des faits divers, des crimes.

Il y a des choses superbes, mais il y en a trop.. Et comme il y a beaucoup de monde, l'impression est étouffante..Est-ce volontaire?

Des Géricault, des Redon, des Goya de toute beauté, un panorama du 19°siècle essentiellement, les oeuvres sont toutes de qualité. On aimerait pouvoir les admirer plus à l'aise, dans le temps et l'espace.

On termine l'exposition sur la criminologie à travers le 19°siècle, les recherches "scientifiques" autour des criminels. Faciès, forme du crâne, tout est bon pour affirmer que l'on nait criminel.. Et des têtes coupées comme s'il en pleuvait, en cire, en peinture, en dessin, en plâtre...

On finit sur Bertillon et son travail à la préfecture de police, première ébauche d'une police scientifique.

On sort mal à l'aise...

Etait-ce une exposition artistique? Historique? Comme elle fut initiée par Robert Badinter, on peut penser qu'elle sert à démontrer les ravages de la peine de mort...

Mais en fait, on a surtout l'impression d'un immense fourre tout. Crimes, châtiments, police, jugements, et l'art populaire aussi..

Comme on n'a pas le droit de prendre des photos à l'intérieur de l'exposition, j'ai pris cette sculpture de Maillol, sans tête...Qui, ironiquement aurait pu illustrer le propos..les arcs rouges jaillissant du cou figurant le sang....