Felix Nussbaum au Musée d'Art et d'Histoire du Judaïsme

Journée pluvieuse sur Paris, c'est donc le temps idéal pour aller voir de la belle peinture.
Mais ce n'est aussi une exposition dont on ne sort pas plein de gaité pour affronter le monde. au contraire, on plonge dans un monde où il ne faisait pas bon être juif, puisque la grande période de production du peintre se situe entre 1930 et 1944, date de sa mort à Auschwitz.
Les premiers tableaux sont pleins de drôlerie, Nussbaum pose un regard amusé et critique sur la société de son époque, et puis... il y a l'exil, en Belgique,d'abord à Ostende où il peint des bateaux d'une manière originale, la déportation à St Cyprien, l'évasion, le retour à Bruxelles, et les difficultés de plus en plus grandes à être juif dans une Europe écrasée sous le nazisme.
Alors la peinture devient de plus en plus dure, de plus en plus sombre.
Comme on n'a plus le droit de sortir, on fait des natures mortes, ou des autoportraits.

Certains tableaux font penser à Chirico, d'autres à Beckmann, mais ce qui différencie le peintre de ses confrères, c'est cette perpétuelle souffrance de ne pas pouvoir vivre, de savoir que la mort vous entoure, vous guette.