La Taupe de Thomas Alfredson

Film raffiné, élégant, esthétiquement parlant d'une formidable beauté.

Les escaliers sont traités comme des paysages, chaque image est un tableau, et pourtant, s'il est bien un univers sinistre c'est celui des espions britanniques... Gris, brun, peu de lumières, atmosphère glauque à souhait..

Que l'on soit à Londres ou à Istambul, on a l'impression que la lumière est la même: poudrée, parfois, on a l'impression d'être derrière un nuage de fumée. Ah! Le Bosphore à l'aube! Magique!

Voilà pour l'image, maintenant, il y a l'histoire, qui se déroule par petites touches, on passe d'un monde à l'autre, d'une idée à l'autre, avec un fil rouge qui est une soirée de Noël où finalement, tous les éléments du drame étaient déjà présents...Ce que nous ne comprendrons qu'à la fin... Mais les espions anglais chantant en coeur l'hymne soviétique, ça c'est fort!

Une taupe s'est glissée au sein de l'espionnage britannique. Alors, qui est-elle? On a cinq candidats et Smiley est sur sa piste... Pratiquement sans bouger, il va lancer des pièges, mettre les hommes en porte à faux, et trouver le coupable.

Gary Oldman, qui est impassible la plupart du temps, arrive à exprimer une foule de sentiments avec presque rien. Du grand art!

Et tous les autres comédiens sont au même niveau. On ne dira jamais assez que les comédiens britanniques sont exceptionnels.

Plus de deux heures, et on ne s'en lasse pas, à partir du moment où on a admis qu'une certaine lenteur était nécessaire au propos.