Les Adieux à la Reine de Benoit Jacquot

Un film d'un grand raffinement, d'un esthétisme formel somptueux, les lumières, les costumes, les décors, tout est fait pour que l'oeil soit ravi, et il l'est! Le travail sur les couleurs, les reflets, les enfilades de couloirs où Sidonie court et tombe, c'est magnifiquement réalisé.

Ces quelques jours de juillet 1789 où tout bascule à Versailles sont superbement décrits, même si je ne suis pas sûre que la vérité historique soit respectée. Peut être un raccourci dramatique, sans doute. Mais tout y est : la vie au Palais, les intrigues, les amours, les amitiés, les lâchetés, la grande débandade...

Et les logements indignes, les couloirs où tous les courtisans et les domestiques se mèlent à la lueur des chandelles.

 Léa Seydoux porte le film! Elle est merveilleuse de sensibilité, de grâce, d'amour absolu pour la reine qui la sacrifie. Pour les autres actrices, elles sont également excellentes, avec une mention spéciale à Noémie Lvovsky.

En effet, c'est un film de femmes, mais pour une fois, Louis XVI n'a pas l'air d'un veau, comme on le montre la plupart du temps, car c'était un homme d'une grande culture, et pour une fois aussi, Xavier Beauvois a presque la taille nécessaire à ce roi qui était quasiment un géant pour l'époque!

Et il y a Michel Robin, toujours sensible, magnifique, dans son décor de livres.

L'ensemble est d'une rare sensibilité, avec des sentiments à fleur de peau.

Un beau film.