12 years a slave de Steve Mc Queen

Très classique, très esthétique, les images sont magnifiques, les paysages superbes.

L'histoire valait la peine d'être contée, certes, mais est-ce parce que le personnage principal est éduqué que la souffrance est plus grande? Les autres noirs autour de lui souffrent aussi, parfois plus que lui.

D'ailleurs, au début du film, on se rend compte qu'il est totalement indifférent au problème de l'esclavage. Cela ne le concerne pas...Il faudra qu'il devienne lui-même esclave pour réaliser.

D'abord, il essaie de jouer de ses connaissances et de son intelligence, et ne fait que provoquer la haine autour de lui. Alors il oublie qu'il sait écrire, lire et jouer du violon. Il tente de se couler dans le moule pour éviter les corrections, les punitions, et va se retrouver à fouetter une jeune femme pour le compte du maître.

Ah, ce maître! Une personnalité sombre et tortueuse, torturé, pris entre ses croyances religieuses et son amour pour une "négresse" qu'il refuse d'admettre, car son peu d'intelligence et la manière dont il a été élevé, en propriétaire d'esclave, l'empêchent de faire face à ses contradictions.

Surtout qu'un de ses voisins a lui, franchi le pas, en épousant une femme noire, qui règne sur la plantation, et dirige ses propres esclaves...

Michael Fassbender est prodigieux dans le rôle.

La petite esclave Parsey, est jouée par Lupita Nyong'o et elle est toute en finesse, bouleversante.

Je suis moins fascinée par la performance de Chiwetel Ejiofor, dont le visage semble constamment bloqué sur la même expression de souffrance...Quelles que soient les circonstances!