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danerard's blog
12 février 2015

The Cut de Fatih Akin

Il  fallait bien qu'un jour un cinéaste d'origine turque décrive le génocide arménien de 1915.

Un forgeron arménien Nazareth, père et mari aimant, doit partir ramasser des cailloux pour faire des routes qui vont permettre à l'armée turque d'avancer, mais aussi de mettre sur les routes des millions d'Arméniens qui vont y laisser la vie, ou partir à l'étranger.

Il échappe de peu à la mort, mais ne peut plus parler, suite à un coup de couteau qui lui coupe les cordes vocales. Désormais, il va devoir écrire.

Il va marcher, marcher, tenter de retrouver sa famille, jusqu'au moment où, dans un camp il apprend la mort de sa femme.

Il va être sauvé par un Syrien fabricant de savon à Alep et finir la guerre dans son usine. C'est en croisant son ancien apprenti qu'il apprend que ses filles sont vivantes, mais que personne ne sait où elles sont.

Il va faire le tour de tous les orphelinats du Moyen Orient et apprend enfin qu'elles sont vivantes, mais parties pour Cuba.

Il trouve du travail sur un bateau en partance, et à Cuba apprend qu'elles sont à Minnéapolis!

Et après huit ans d'errance et de recherches, il va enfin retrouver une de ses filles dans un trou perdu du Dakota.

Formidable leçon d'histoire et d'humanité, on en sort bouleversé, même si le cinéaste n'a pas cherché à faire du pathos, s'il n'insiste jamais sur les passages qui pourraient amener les larmes, le film nous transporte dans un monde si proche qu'il pourrait être l'histoire d'un migrant de nos jours fuyant un génocide en Afrique ou au Moyen Orient.

Fatih Akin est décidément un cinéaste attachant, après "De l'autre côté" et "Soul kitchen" voilà un autre aspect de son savoir faire.

Quant à Tahar Rahim, il est extraordinaire ( j'allais dire, comme d'habitude!) de pudeur, de retenue, de tendresse, mais aussi de violence.

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