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danerard's blog
20 octobre 2008

Les Braises de Sandor Marai

Il est des moments où l'on regrette de ne pas pouvoir lire un livre dans sa langue originale, parce que, même traduit, il possède une force incroyable.
C'est le cas de cet auteur hongrois.

Récit d'une amitié entre deux hommes, mais surtout reflexion sur la vie, l'amour, la mort, par deux vieillards qui se sont beaucoup aimés, mais ne se sont pas vus depuis 41 ans.
En fait, il n'y en a qu'un qui parle, l'autre lui répondant par monosyllabes ou petites phrases courtes.

L'amitié vécue comme une passion par un homme qui aimait aussi la chasse, et détestait la musique, parce qu'elle mettait au jour des envies, des espoirs qu'il n'arrivait pas à contrôler, qu'il ne comprenait pas.

Confrontation finale, juste en attendant la mort, entre deux hommes que tout séparait, mais que tout a uni pendant 22 ans.
Sur fond d'empire austro hongrois, avec les silhouettes de l'empereur et de l'impératrice qui passent, les valses de Strauss, la Vienne de la fin du 19°siècle, cosmopolite et brillante, et la fin de ce monde, les colonies, la première guerre mondiale, le déclin d'une certaine aristocratie européenne.
Un monde raffiné, où les passions étaient recouvertes par la bonne éducation, par les convenances, monde qui éclate enfin, en même temps que meurent les personnages.

Les éditeurs du livre de poche ont choisi pour la jaquette un tableau du peintre danois Hammershoi dont on ne dira jamais assez la puissance évocatrice d'un monde étouffant dans des noirs et des gris splendides.

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