Berne

J'allais à Berne pour visiter le musée Paul Klee, dont on avait beaucoup parlé, qui a ouvert il y a peu de temps. Je croyais naïvement trouver des panneaux indiquant le musée dès l'entrée de la ville. Que nenni! Le Suisse est discret, et pas seulement en ce qui concerne les comptes bancaires.. On ne fait pas étalage de ses richesses.. on ne va quand même pas mettre partout des panneaux pour faire venir les étrangers... Bref, au bout d'une heure d'investigation, de demandes à de charmantes vieilles dames, c'est presque par hasard que je suis tombée sur ce qui, de loin, ressemble à des hangars d'aviation, près de l'autoroute Berne Thun...

Mais de près, c'est une merveille de subtiles vagues de métal, emprisonnant la lumière de cette journée d'août.
Peu d'étrangers dans le musée.. ils ont dû tous renoncer...On n'entend que du Schwizer Dutch.. Cette belle langue que l'on pratique dans les alpages...

Mais j'ai de la chance, puisque je suis arrivée le dernier jour de l'exposition "Paul Klee Tapis du Souvenir.." Titre sybillin qui pourrait faire croire que le peintre a abusé des hallucinogènes et s'est transporté en tapis volant sur les ailes de la peinture.
En fait, on y voit comment il a utilisé tout ce qu'il a vu et rapporté de ses voyages en Afrique du Nord. C'est une belle démonstration, bien que parfois un peu confuse, entre les objets et les tableaux orientalistes, on a du mal à suivre le cheminement.
Un regret: alors que le bâtiment est un hymne à la lumière, pourquoi ne pas avoir utilisé plus de lumière naturelle pour l'exposition?
Sans doute la crainte d'abimer!

Et j'ai eu droit aussi aux premières journées de l'exposition des gravures de Klee. Une quantité impressionnante, de ses débuts à ses derniers jours, il aura gravé.. Et en prime, quelques uns des tableaux et dessins d'autres peintres qu'il conservait par devers lui, dont des Münch superbes.

C'est un peu ivre de tant de visions croisées, après deux heures d'intense concentration, que je suis sortie dans la touffeur de ce dimanche. Et que j'ai réalisé qu'en fait, le Paul Klee Zentrum se trouve à peu de distance du centre ville! Il suffit de passer le pont qui sépare la terre ferme de cette sorte de promontoire entouré par l'Aar qui constitue le centre de Berne.

Centre ville presque vide aujourd'hui. Une immense rue pavée, avec des fontaines au centre pour ponctuer, et des arcades, des arcades, sur des kilomètres.. L'hiver, qui ici, est long, on doit pouvoir s'y promener dans d'aimables courants d'air, mais à l'abri de la neige et de la pluie..D'ailleurs, ces arcades ne sont pas sans rappeler les volutes du Paul Klee Zentrum.

Avec, comme dans les arènes, un côté soleil et un côté à l'ombre. On doit choisir son logement en fonction de son rythme biologique.. On aime le soleil le matin ou l'après midi...

Comments

[igel]

Berne, ville aux milliers de panneaux (un tous les 10 m environ) est un traquenard pour les autos. Sous la pression des écolos dont le QI avoisine la valeur de leur température anale, pour aller en voiture d'un point A a B distants de 300 m comptez 5 bons km de détours truffés de radars sournois. Les parkings sont inexistants (dans le centre car toujours plein, ceux de la périphérie au milieu des vaches et ceux des supermachés hors du centre payants !!!) ou hors de prix: Touristes peu fortunés ou impatients évitez cette ville tristounette comme les dessins au crayon gris du père Klee.