Edvard Munch - l’oeil moderne au Centre Pompidou
Pourquoi croit-on toujours que Munch fut un peintre du 19° siècle, alors qu’il est un peintre d’une incroyable modernité? C’est ce que démontre cette fabuleuse exposition.
Il goûta à toutes les nouveautés, cinéma, photo, et utilisa dans ses tableaux des techniques qui empruntent tout du cinéma : mouvement, gros plans, plongées.
Sa peinture est vivante, elle bouge, elle vous accroche, ne vous lâche pas.
Personne n’a peint comme lui et il n’a peint comme personne.
Et cette façon de refaire, et encore refaire le même sujet, avec des couleurs et des détails différents: il est le seul à le faire et avec une maestria telle que chaque répétition en fait un tableau différent, comme si, dans un roman, on prenait le même personnage vu par des témoins nouveaux.
Le cheval s’échappe, libre, l’homme s’éloigne de la maison sanglante, les promeneurs sont avalés par la neige, les enfants jouent, les hommes se battent, et Munch les regarde, et il ne les immobilise pas sur la toile, au contraire, il les fait bouger.
C’est un spectacle magnifique que nous offre là le Centre Pompidou!
Et ce matin, s’il n’y avait pas “le Cri” auquel on réduit souvent le peintre, il y eut “les cris” d’une femme qui fut prise d’un moment de démence dans une des salles. Curieux raccourci que ce soit dans cette exposition là…Est –ce la peinture qui provoqua son angoisse?
En tous cas, curieusement, cet instant était incroyablement cinématographique.