Jordaens au Petit Palais
Après Rubens à Lens, Jordaens à Paris.
Serait-ce l'année Anvers?
En tous cas, cette exposition est un modèle du genre.
Dès l'entrée, on a l'impression de pénétrer dans une demeure bourgeoise du 17° siècle, avec petite musique, et de grands tableaux représentant Anvers à l'époque.
Très jolie mise en scène qui se poursuit ensuite, car les grands tableaux d'églises se trouvent dans des salles très hautes de plafond, avec une lumière étonnante.
En cours de route, on croise un studio de peinture où l'on peut venir peindre et copier le maître, et à la fin de l'exposition, une salle très ludique avec des panneaux qui sortent du mur au gré du visiteur.
Voilà pour la présentation.
Maintenant, que dire de l'oeuvre? Qu'on a eu tort de vouloir toujours le maintenir comme un élève de Rubens. Il y a plus de Caravage dans cette peinture que de Rubens. Mais il y a essentiellement du Jordaens!
Plus proche du peuple qu'un Rubens ou un Van Dyck, néanmoins il a vu un grand nombre de tableaux italiens grâce aux deux autres grands voyageurs, et il s'est cultivé petit à petit.
Ce n'est pas seulement l'auteur truculent du" Roi boit", mais aussi un passionné de mythologie.
Et on voit à quel point il travaillait, travaillait, comme en font preuve ces dessins sublimes, à la plume, à la sanguine, à l'aquarelle.
Et ces animaux, dont il parsème ses toiles...Beaucoup de vaches, mais des perroquets, des paons, des dindons, des chats, des chiens, des chèvres, des moutons...
Et les nus? Merveilleux, lyriques, somptueux ( et quelques mètres plus loin, on peut aller voir que Courbet les a vus, ces nus).
Une magnifique exposition, une leçon de peinture!